26/11/2020
Le résumé de Emmanuel Macron suite à sa rencontre avec des résidentes hébergées dans notre CHRS
J’étais cet après-midi auprès de jeunes femmes à qui l’association « Une femme, un toit » a tendu la main. Leurs histoires commencent pour beaucoup d’entre elles par un cycle infernal.
On pense tomber amoureux de quelqu’un de bien. On projette de se construire. Jusqu’ici tout va bien. Et puis on s’installe sans imaginer que le pire va advenir. Les intimidations, les menaces, les coups. L’enfermement. C’est l’impasse.
Fuir. C’est le choix qu’elles font à un moment de rupture. Mais cette décision courageuse n’est en rien évidente. Car souvent sans solution, sans famille pour aider, sans économies, pour elles, c’est choisir la rue plutôt que les violences conjugales ou familiales. C’est choisir de vivre libre dans la précarité plutôt que de rester enfermée sous l’emprise d’un compagnon devenu bourreau.
Porter plainte pour se protéger ? Ce n’est pas toujours évident. On ne peut imaginer la peur des représailles, ni la détermination à ne plus vouloir regarder en arrière, à vouloir à tout prix tourner la page d’un pan de vie entier. Et il y a aussi les sentiments : à la peur s’ajoute parfois la honte de dénoncer un proche, la culpabilité de quitter celui que l’on aime. On ne peut pas l’imaginer.
Il y a donc pour ces femmes un nouveau choc. Se retrouver à la rue, sans solution pour se loger ou pour se laver, avec la boule au ventre par peur de se faire agresser.
Et puis une lueur, un espoir : après quelques échanges, après une rencontre, une main se tend. Les associations sont là, aux côtés de l’État, pour les accueillir. La solidarité, la fraternité, sont au cœur de notre Nation !
Sortir ces femmes de l’état de « victimes », leur permettre de se relever et de reprendre le cours de leur vie, c’est la mission que s’est donnée l’équipe de l’association « Une femme, un toit ». Tout cela nécessite du temps et beaucoup d’efforts. Il s’agit là de redonner de la force physique comme morale. La directrice me l’a très bien décrit : il s’agit là de réapprendre à respirer. Toutes ces femmes, les éducateurs, les psychologues, tous les intervenants, forment ensemble une grande famille qui puise ses liens dans la solidarité.
Les femmes que j’ai rencontrées m’ont dit leur bonheur d’être ici. Elles m’ont dit leur joie d’être libres. Libres d’avoir un endroit où aller. De se sentir en sécurité. Libres de ne plus avoir d’horaires pour entrer ou sortir. Pas de pression. Et par-dessus tout, libres de disposer à tout moment d’une oreille attentive et de pouvoir imaginer demain. L’association leur a apporté les moyens de reprendre confiance, de croire à nouveau en la bienveillance et en l’avenir, de trouver un sens.
Il devient alors possible de reprendre une formation, de trouver un emploi, et finalement, un logement pour reprendre le cours d’une vie normale.
Je voulais partager avec vous ce récit pour dire aux femmes qui sont victimes de violences que oui, fuir n’est pas évident, mais les solutions existent. Ne vous laissez pas faire ! Nous avons mis en place une série de mesures pour vous simplifier les démarches et vous éviter d’avoir à choisir entre le pire et le pire.
En cas d’urgence, appelez le 17. S’il vous est impossible de parler, alertez par SMS au 114.
Appelez le 3919 (invisible sur la facture de téléphone) pour avoir des conseils. Cette plateforme est faite pour vous. Parlez de votre situation à votre médecin ou à votre pharmacien. Nombreux sont ceux à avoir été sensibilisés et ils sont prêts à vous aider à trouver des solutions.
Vous pouvez aussi faire un signalement sur www.arretonslesviolences.gouv.fr - pour assurer la discrétion, ouvrez la fenêtre « navigation privée » de votre navigateur pour ne pas laisser de traces dans votre historique.
Déposez plainte pour nous aider à vous protéger. Pensez avant tout à vous.
En claquant la porte, vous ne vous retrouverez pas seules. Les associations et les services de l’État sont à vos côtés. Nous avons créé 1000 places d'hébergements supplémentaires cette année et en créerons à nouveau 1000 de plus l’an prochain.
Ne vous laissez pas faire !
Et si vous êtes témoin, ne laissez pas faire.