07/08/2020
Association Les Papillons
"J'aurais aimé lui enlever la douleur ! Ma petite fille est partie". C'est par ces mots déchirants d'impuissance que Mélinda Coleman a annoncé sur Facebook le suicide de sa fille, #DaisyColeman, à l'âge de 23 ans.
Daisy a été violée lors d'une soirée en 2012 à Maryville dans le Missouri. Elle avait alors 14 ans. Le viol a été filmé sur un téléphone par un des garçons de la soirée. Elle a ensuite été abandonnée dehors dans le froid, simplement vêtue d'un T-shirt.
Son agresseur présumé, Matthew Barnett, 19 ans, a bien été arrêté et accusé d'agression sexuelle. Mais, fils d'un membre éminent du Parti Républicain, les charges ont été abandonnées.Et, il n'a finalement été condamné qu'à quatre mois de prison, commués en deux ans de probation et 1800 dollars de dommages et intérêts pour Daisy. Autant dire... RIEN !
Il ne s'est pas suicidé lui. Il s'est certainement très bien remis de cette soirée. Du haut de son arrogance phallocratique, à l'abri derrière le nom de son père, sans doute est il certain qu'il ne s'est rien passé cette soirée là. Et puis elle l'a peut être bien cherché ! Bref, c'était rien. RIEN !
En septembre 2016, dans "Audrie and Daisy", un documentaire nécessaire, Netflix avait abordé l'histoire de Daisy. Mais aussi celle de Audrie Pott, dont la vie a dérapé lors d’une soirée trop arrosée. Inconsciente, elle a été allongée sur un lit par des garçons qui se sont amusés, les uns après les autres, à recouvrir son corps et son visage d’inscriptions au marqueur, avant de la doigter à son insu. Tellement amusant ! Des photos d’elle seront prises et partagées sur les réseaux sociaux dès le lendemain de la fête. Audrie, 15 ans, ne se remettra pas de son agression, ni de la campagne de slt shaming qui s’ensuivit: huit jours plus tard, sa mère la retrouvera pendue dans la salle de bain...
On frémit à posteriori en se souvenant des mots de la mère de Daisy expliquant qu’au premier étage de sa maison, toutes les portes étaient cassées, vu qu’elle avait dû les défoncer plusieurs fois pour sauver sa fille du suicide. Elle l'aura soutenu, porté, préservé pendant 8 années. 8 ans de sursis !
Daisy avait fait de son calvaire un combat en créant l'association SafeBAE. Beaucoup d'entre nous essayent de transformer cette violence, cette souffrance en force. Certains y arrivent. Je pense être de ceux ci. Je pense avoir éloigné pour toujours ces envies de mourir. Elles m'ont si souvent accompagné, comme des ombres tournoyantes.
On veut mourir parce que ça fait trop mal. On veut mourir parce qu'on pense que ca n'en finira jamais. On veut mourir parce que pendant ce temps-là, nos agresseurs vivent comme si rien n'était jamais arrivé. RIEN ! C'est pour éviter ces drames, pour abattre ces murs derrière lesquels on emprisonne les enfants victimes, que nous nous battons avec l'association Les Papillons.
Pour aider à enlever leurs douleurs...
Pour toutes les Daisy de France, les Audrie, les Marion, Évaëlle, pour tous les enfants victimes : rejoignez nous !
www.associationlespapillons.org