22/09/2015
SOS MEDITERRANEE France
Pourquoi SOS MEDITERRANEE veut acheter un bateau
Achat ? Location ? Depuis le début de la campagne SOS MEDITERRANEE, vous êtes nombreux à nous avoir posé cette – très bonne – question. Le Capitaine Klaus Vogel, président-fondateur de l’association, vous répond : acheter un bateau, c’est avant tout inscrire l’action de SOS MEDITERRANEE dans la durée.
Pour quelles raisons l’association SOS MEDITERRANEE souhaite-t-elle acquérir un bateau ?
Notre objectif est d’agir de manière autonome au service des réfugiés en détresse, et cela dans la durée. A terme, SOS MEDITERRANEE souhaite disposer d’une véritable flotte « d’ambulances de la mer » patrouillant dans les eaux internationales, indépendamment des autorités. Pour nous, cette autonomie d’action passe forcément par l’achat d’un bateau. C’est la seule stratégie qui nous permettra d’assurer un service de secours sur le long terme, qui subsiste au-delà de la médiatisation actuelle d’une crise migratoire dont on sait qu’elle va s’inscrire dans la durée. Notre modèle s’inspire d’ailleurs très directement des sociétés de sauvetage telles que la société allemande de sauvetage en mer (DGzRS) qui, avec ses 60 embarcations, peut veiller 24 heures sur 24, 365 jours par an, sur la Mer du Nord et la Baltique.
En résumé, si SOS Méditerranée possède son propre bateau, il lui sera possible d’intervenir directement et de manière permanente dans les zones où se produisent la plupart des naufrages. C’est notre objectif.
Ne craignez-vous pas que cette opération d’achat ne coûte trop cher à SOS MEDITERRANEE ?
Au départ, il est bien évident que l’achat d’un bateau revient plus cher qu’une simple location. Mais nous considérons les choses sur le long terme, car l’objectif de SOS MEDITERRANEE, je le répète, est d’intervenir de manière durable. Or, louer un bateau sur une période de douze mois correspond au prix d’achat du bateau. Opter pour la location devient donc très rapidement plus onéreux que l’achat. La location créerait en outre une dépendance par rapport aux différents acteurs qu’il faudrait mobiliser à chaque opération. Enfin, nous ne souhaitons pas faire dépendre notre action de l’issue de négociations commerciales, pas plus que nous ne cèderons à la facilité d’une opération ponctuelle. Acheter un bateau, c’est donc faire le choix de l’autonomie et de la stabilité de l’action dans la durée. C’est aussi une stratégie de gestion saine et réaliste, que nous devons à chaque membre de notre communauté de soutien.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’opération d’achat de ce premier bateau ?
SOS Méditerranée a déjà identifié un bateau qui est à la fois adapté au cahier des charges et immédiatement disponible. Je l’ai personnellement visité avec l’équipe : il s’agit du Markab, un bateau pilote de 56 mètres, aujourd’hui amarré en Croatie. Il appartient au groupe Antares, avec lequel nous discutons déjà depuis plusieurs mois. Ce navire réunit toutes les conditions nécessaires aux opérations de sauvetage prévues par SOS Méditerranée. L’embarcation croise à 12 nœuds (environ 22 km/h), ce qui nous offre la mobilité et l’agilité que nous recherchons. Elle dispose d’un vaste espace intérieur et pourrait accueillir entre 250 et 400 migrants par rotation, et même plus en cas d’urgence absolue. C’est un point essentiel pour nous. Le Markab présente enfin l’avantage de pouvoir être opérationnel en seulement quelques semaines. J’aurai l’occasion de revenir dans les jours qui viennent sur le calendrier opérationnel d’appareillage du bateau.
Ce que je peux vous dire dès à présent, c’est que nous sommes déjà en négociations avancées avec le vendeur, et nous ferons évidemment tout pour acheter au meilleur prix. Plus nous serons nombreux à rejoindre la communauté SOS MEDITERRANEE, et plus nous aurons de chance de peser dans cette négociation. Là encore, c’est votre mobilisation qui fait la différence !
SOS MEDITERRANEE
#TogetherForRescue
Notre campagne sur Ulule : http://fr.ulule.com/sosmed/