08/12/2020
Demande commune de convoquer une session extraordinaire de la CFVU concernant les partiels en présentiel ⬇️
Bonjour à toutes et à tous,
Depuis le mois de février, nous vivons une crise sanitaire mondiale sans précédent. Face à cette épidémie nous avons dû considérablement changer nos modes de vie.
Alors qu'un horizon de sortie de crise se dessine enfin, nous ne devons pas relâcher nos efforts et prendre des risques inutiles pour nous, et nos proches. Cette responsabilité incombe également à nos institutions.
L'université Paris 1, comme toutes les universités, est gouvernée par plusieurs instances centrales pour lesquelles vous avez très récemment voté. Si l'accent a été mis sur ce vote, c'est parce que ces instances ont, pour un certain nombre de matières, une compétence décisionnelle exclusive. C'est le cas de la CFVU qui est la seule instance à pouvoir décider des conditions dans lesquelles nous allons être évalués. Cette démocratie universitaire est ce qui fait la singularité et la force de nos lieux d’études. Les étudiantes et étudiants, tout comme les professeurs et les maîtres de conférences, représentent à chacun 40% des voix de la CFVU. Cette répartition des voix à pour objectif de favoriser le débat entre les différents corps.
Les informations avec lesquelles une décision conditionnelle avait été prise en CFVU le 12 novembre 2020 ne sont pas celles dont nous disposons aujourd'hui. D'une part, la date de réouverture progressive (prévoyant la mise en place de jauge) des universités est incertaine. D'autre part, plusieurs épidémiologistes, comme Odile Launay, directrice d'un département de vaccinologie à l'Institut Pasteur, indiquent aujourd'hui qu'il y a de "forte chance" qu’une troisième vague touche la France suite aux réunions des fêtes de fin d'année. Et cela en dépit de l’arrivée d’un vaccin. En outre, pour la première fois depuis plusieurs semaines la moyenne du nombre d'entrées à l'hôpital pour la COVID-19 est malheureusement en hausse (Lien vers les données Santé public France). En conséquence, le gouvernement s'interroge lui-même sur la possibilité de pouvoir débuter le déconfinement au 15 décembre.
Les différentes consultations étudiantes réalisées les dernières semaines ont mis en évidence la demande que nous estimons légitime d'éviter tout risque de contamination lié au passage de partiels en présentiel.
Nous avons tous en commun, étudiantes, étudiants, enseignants, enseignantes et personnels, le souhait de reprendre au plus vite nos activités courantes dans les locaux de l'université. Mais au vu de la situation sanitaire à laquelle nous sommes confrontés, nous devons faire preuve de mesure. En somme, la question que nous posons est simple : passer des examens en présentiel au potentiel début d'une troisième vague causée par des évènements festifs quelques jours avant est-elle une décision proportionnée au regard de l'objectif poursuivi d'évaluer l'acquisition des connaissances des étudiants et étudiantes ? En d'autres termes, pouvons-nous trouver une alternative permettant d'une part d'assurer à chacune et chacun la liberté de prendre ou non le risque de se contaminer ou ses proches, et d'autre part d'évaluer de manière satisfaisante le travail qui a été accompli par les étudiantes et étudiants ce semestre ? Cette question, l'université Paris II Panthéon Assas (avec qui nous partageons les locaux du Panthéon) y a déjà répondu : la session d'examen aura lieu principalement à distance. Nous devons nous aussi y répondre collectivement.
C'est la raison pour laquelle nous venons d'adresser à l'administrateur provisoire notre demande commune de convoquer une session extraordinaire de la CFVU pour qu'elle puisse délibérer sur les matières relevant de droit de sa compétence.
Au vu des différents travaux de recherches liés à la diffusion du Covid en milieu universitaire,les mesures administratives prises nous paraissent insuffisantes.
A la lecture des différentes études précitées, et au regard du contexte sanitaire, le seul respect des gestes barrières, notamment le port du masque et la distanciation ne semblent pas suffisants pour assurer notre sécurité. D'autres facteurs comme l'usage des transports en communs, la densité importante de l'occupation des salles, la qualité intermédiaire de l'aération, le niveau de brassage des étudiantes et étudiants dans les lieux de transit, ou encore la durée de chaque épreuve ont été mis en évidence comme étant des facteurs de risque important de contamination.
En conséquence, nous avons adressé notre projet de modification du contrôle des connaissances que vous trouverez en pièce-jointe. Nous espérons pouvoir travailler de concert avec l'administrateur provisoire et l'ensemble des élus et élues, pour trouver ensemble la meilleure des solutions.
Nous sommes conscients que la prise de décision est compliquée et nous ne jetons l'opprobre sur aucun acteur de l’université. Nous espérons que notre projet et le débat qui en suivra sera à la mesure des enjeux que notre institution mérite.
En vous souhaitant une excellente semaine,
Vos élus et élues Fédé Paris 1, UNEF, Solidaires étudiant.e.s, FSE